Le premier rallye que j’ai disputé, c’était en 2000 avec une Opel Corsa MK1 Groupe A. L’expérience accumulée par Nico commençait à payer. Il allait continuer à apprendre des membres les plus expérimentés du club, des pilotes qu’il accompagnait et des concurrents. Il accumulait aussi la connaissance que son père pouvait lui offrir dans la partie organisationnelle du rallye. Tout cela a permis à Nico d’être extrêmement impliqué et de développer une méthode de travail qui est toujours d’actualité aujourd’hui. En 1998, il a participé à son premier rallye historique de régularité – et à l’âge de 17 ans, il a fini deuxième ! Un journaliste automobile a d’ailleurs publié un article le concernant, avec pour titre ‘Une étoile est née’. Juste propos !
“Je me rappelle quand je l’ai vu, je l’ai acheté afin de le conserver en souvenir, et aujourd’hui, c’est assez marrant de le relire et de regarder la photo, car dans ma tête, c’était il n’y a pas si longtemps, mais d’autre part, j’avais alors 17 ans, et maintenant, j’en ai 34 ! C’était donc il y a longtemps. Cela fait partie de moi, quand je fais quelque-chose, je le fais à fond et je suis le plan prévu – et cela a fonctionné quand j’étais jeune. Je me mesurais à des personnes plus âgées, des pilotes et des copilotes plus expérimentés, qui avaient 40 ou 50 ans, et qui étaient tous passionnés de rallye historique, et lorsqu’ils roulaient le week-end, ils étaient fatigués après une semaine de travail. Alors que moi, j’étais étudiant – c’était donc facile de dormir durant la semaine ! A cette époque, pour étudier un parcours, on se basait sur une carte, ce qui signifie que quand je suis arrivé en rallye, j’étais un ‘tueur’ comparé à eux ! Et cela les dérangeait un peu de me voir, un peu petit, un peu gras, du haut de mes 17 ans, arrivant de nulle part mais en meure de lire les cartes mieux qu’eux, car je n’avais pas besoin de lunettes ! Pour moi, c’était amusant, car je comprenais qu’ils ne savaient pas s’ils devaient m’aimer ou me détester !’’
En 2002, Nico était en train d’organiser un rallye provincial à Aywaille avec l’Ecurie Le Sanglier. Il avait aidé dans la recherche de partenaires à inclure dans le programme du rallye, détaillant les spéciales, checkant les road-books. En tant que seul copilote membre du comité, son approche et sa vision étaient précieuses, et il a pleinement profité de cette opportunité d’avoir une telle emprise sur l’événement. Néanmoins, quelques jours avant la date du rallye, Nico a reçu une offre pour prendre place dans le baquet de copilote à bord d’une Mitsubishi Lancer Evo7 Groupe N. Une belle opportunité pour un Gilsoul jamais avare en efforts, qui souhaitait plus que tout développer ses talents de copilote.
“Je m’en rappelle bien, c’était une Mitsubishi Evo7, full Groupe N, et prendre part à un rallye provincial avec une telle voiture, c’était quelque-chose de spécial ! A l’époque, j’étais vraiment impliqué avec mon père, et nous étions trois personnes pour organiser le rallye. Un de ses meilleurs amis et moi. J’étais toujours à l’école, ce qui signifie que je consacrais tout mon temps libre à travailler sur le rallye, et trois semaines avant, j’ai reçu cette proposition de concourir en tant que copilote. Je me concentrais à l’époque sur les épreuves provinciales et nationales en Belgique, et j’avais aidé ce gars à rouler avec une voiture du Groupe N toute la saison. Je l’ai assisté, lui, sa femme et ses amis, à tous les points stops pour checker les chronos, exactement comme mon père et ma mère l’avaient fait pour moi. C’était une opportunité de découvrir le rallye, aider un bon ami, et c’était pour lui la manière de me remercier. Il m’a offert la possibilité de le naviguer sur mon propre rallye. J’en ai parlé à mon père, lui faisant bien comprendre que je ne pouvais pas refuser, que c’était peut-être la seule fois que cela arriverait. C’était assez compliqué à expliquer, mais j’y suis parvenu, et nous avons organisé un beau rallye. L’événement avait lieu deux semaines après la finale du championnat national, et de nombreux pilotes allaient venir avec leur voiture, sans même la réviser ou la réparer, avec de vieux pneus. Il leur fallait juste acheter un peu de carburant afin de prendre un maximum de plaisir. Nous avions donc beaucoup de bonnes voitures et de bons pilotes, et j’ai remporté le rallye en compagnie de mon ami. C’était vraiment chouette ! J’ai aussi pu mesurer la différence entre un rallye provincial que nous disputions avec de petites autos, comparé à un moteur turbo, quatre roues motrices, des pneus racing, etc. Car au niveau provincial, nous utilisons des pneus du commerce. Cela m’a vraiment fait gamberger tout l’hiver, car au fond de moi, je savais que c’était VRAIMENT ce que je voulais faire… C’est comme si j’avais un ange et un diable avec moi, le diable disant ‘Hey, il faut que tu dises aux gens que c’était bien’, et l’ange rétorquait ‘Non, il te faut être sérieux, avoir un vrai métier, sinon, tu vas perdre ton temps et ton argent.’’