« La préparation du Rallye du Portugal a déjà commencé… »
Après deux victoires en Corse et en Argentine, avec Thierry, on espérait défrayer une nouvelle fois la chronique au Chili. C’est fait… mais pas de la manière souhaitée, hélas ! Avant toute chose, j’aimerais saluer et remercier toutes les personnes qui nous ont d’une manière ou d’une autre manifesté leur soutien après notre spectaculaire accident dans l’ES8 samedi matin. En dépit de la violence du choc, nous n’avons pas été blessés, même si quelques journées de repos sont nécessaires afin de permettre au corps de se remettre de la force centrifuge encaissée lors de cette série de tonneaux.
C’est dans des instants comme celui-là qu’on se dit que l’entraînement physique prend tout son sens. Et que la sécurité dans l’habitacle des voitures de rallye a beaucoup progressé. Sans une préparation physique digne de ce nom, et un matériel à la pointe de la technologie, qu’il s’agisse de la cellule de survie de la Hyundai, qui a parfaitement joué son rôle, du baquet, du casque ou des sangles du système HANS, les conséquences de notre accident auraient pu être fâcheuses. En nous extirpant de l’épave, avec Thierry, nous étions certes choqués, mais sur nos jambes, indemnes. C’est l’essentiel…
Comme expliqué ça et là, notre sortie de route trouve son origine dans un virage que nous avons quelque peu ‘surnoté’. Il ne manquait pas grand-chose, une vingtaine de centimètres peut-être. Bref, une petite faute avec de grosses conséquences. Pendant une partie des reconnaissances, le brouillard était très présent, ce qui a ajouté à la difficulté de découvrir et comprendre un parcours exigeant quant au profil de la route, très vallonné, avec beaucoup de cuvettes et de sommets, un peu comme en Finlande. Le Chili compte un grand nombre de virages où il faut inscrire la voiture sans voir la sortie.
Le vendredi, les spéciales étaient plus étroites et moins rapides, ce qui convenait bien à la Toyota, tandis que le samedi, c’était plus large et plus rapide, et la Hyundai était bien en perfo ! Ce qui s’est confirmé après notre abandon par plusieurs scratches pour Sébastien Loeb et Daniel Elena. Le nonuple champion du monde a d’ailleurs rapidement compris le mode d’emploi de l’i20 Coupé WRC dans ces conditions, de sorte que pour Hyundai, les points qu’il a engrangés, en plus de ceux d’Andreas Mikkelsen, font que ce Rallye du Chili n’a pas tourné à la catastrophe. La voiture a clairement progressé, et cela se ressent. Dans la première spéciale de samedi, nous avions d’ailleurs signé le scratch, ce qui en dit long sur notre niveau de performance dès l’instant où nous n’étions plus les premiers sur la route.
Restons positifs, ce résultat blanc au Chili va nous permettre d’aborder le Rallye du Portugal de manière plus ‘confortable’, en n’ouvrant pas le premier jour. Ce qui n’est pas mal dans l’absolu. On remarque, d’épreuve en épreuve, que la triplette Ogier-Tänak-Neuville se retrouve systématiquement aux avant-postes, le résultat variant en fonction des conditions météo, l’état de la route, etc. Et celui qui reprend la tête du championnat sait qu’il sera désavantagé lors de l’épreuve suivante. Vous l’avez compris, la saison est encore longue…
Après vingt-quatre jours loin de chez moi, j’aspire à remettre ma casquette de papa et à prendre un peu de repos jusqu’à la fin de la semaine. Ce qui ne m’a d’ailleurs pas empêché de déjà attaquer la préparation du Rallye du Portugal d’un point de vue administratif pendant le voyage du retour.
Histoire de couper court à toute rumeur, je confirme qu’en fin de semaine, Hyundai Motorsport procédera à des tests en vue du Portugal. Il était prévu de longue date que je ne sois pas de la partie, et c’est Julien Vial, qui accompagne Bruno Thiry dans le rôle d’ouvreur, qui prendra place aux côtés de Thierry. Julien, avec lequel je collabore beaucoup, connaît bien notre système de notes, et il est clair que si un jour je n’étais pas en mesure de m’aligner sur une épreuve dans le baquet de droite, c’est lui qui serait amené à me remplacer. Il est donc très intéressant pour Julien Vial d’emmagasiner des kilomètres dans l’habitacle de la Hyundai, afin de se rendre compte de la vitesse à laquelle défile le paysage. Lors de ces tests, il est aussi prévu que Thierry ne prenne pas le volant avant le troisième jour. Pas d’inquiétude donc…
A très vite pour de nouvelles aventures, et quelques souvenirs qui serviront à préfacer le Rallye du Portugal !
Nicolas Gilsoul